Les libéraux ont une nouvelle chef, Susan Holt. Celle-ci n’est toutefois pas députée et ne siège donc pas à l’Assemblée législative. Il faut que cela change au plus tôt.

Des quatre candidats qui ont participé à la course à la direction du Parti libéral, un seul, Robert Gauvin, était déjà député. Il existait donc une forte possibilité que les militants élisent un chef qui sera condamné au cours des prochains mois à agir sur les lignes de côté et devant du même coup se priver de la visibilité de la Période des questions.

Les prochaines élections provinciales sont prévues dans seulement deux ans. Susan Holt a donc amplement de temps devant elle pour se bâtir une crédibilité auprès de l’électorat néo-brunswickois.

Celle-ci a par ailleurs fait la démonstration pendant la campagne à la direction libérale d’une excellente capacité à utiliser les médias sociaux à son avantage. Une personne qui n’aurait suivi cette campagne au leadership qu’à travers le réseau Twitter aurait cru que Mme Holt était seule dans la course, tant sa stratégie a été efficace. Si elle peut répéter cette réussite dans le cadre d’une campagne électorale provinciale, ses adversaires n’ont qu’à bien se tenir.

La nouvelle chef n’a pas eu besoin d’un bureau de circonscription ni d’un siège à la législature pour se faire connaître. C’était même un avantage pour celle qui s’engage à faire la politique différemment.

Cela dit, nous croyons que la place de Susan Holt est à l’Assemblée législative. Et le plus tôt sera le mieux.

Jusqu’à maintenant, la principale intéressée a soufflé le chaud et le froid sur cette question. Elle n’a pas rejeté d’emblée l’idée d’être candidate aussitôt qu’un siège sera disponible. Par contre, elle a insisté vouloir passer du temps sur le terrain afin de reconstruire un Parti libéral mis à mal par ses échecs répétés des dernières années dans le Nouveau-Brunswick anglophone.

Historiquement, ce ne sont pas tous les chefs de parti qui se sont empressés d’être candidats.

Le précédent leader libéral, Kevin Vickers, tenait à se faire élire dans sa circonscription de Miramichi. Il a attendu le déclenchement des élections générales pour être candidat, mais a été battu dans sa circonscription.

À l’inverse, alors qu’il était chef du Nouveau Parti démocratique, Dominic Cardy a été candidat lors de deux élections complémentaires, en 2012 et en 2014, mais a terminé troisième à chaque fois.

Dans la province voisine, le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, dirige sa formation depuis 2020, mais n’a pas été candidat lors des élections complémentaires qui ont eu lieu pendant cette période.

Différentes raisons peuvent expliquer l’hésitation d’un chef à mettre son nom sur les bulletins de vote. Le plus souvent, la décision est prise en évaluant les chances de victoire. L’échec à se faire élire dans une partielle peut nuire à sa crédibilité au sein de l’électorat et même auprès de ses propres militants.

La question ne se pose toutefois pas dans ce cas-ci. Denis Landry a offert de libérer son siège de Bathurst-Est-Népisiguit-Saint-Isidore. Il s’agit d’une circonscription où une forte proportion de l’électorat est généralement acquise aux libéraux. La probabilité d’une surprise y est minime.

Mme Holt est résidente de Fredericton. Étant donné que son parti ne compte pas de député dans la région et qu’aucune démission n’est prévue à moyen terme, nous l’encourageons à accepter l’offre du député Landry.

Il y a toutefois une grande inconnue dans ce scénario: Blaine Higgs. Celui-ci refuse de s’engager à faciliter l’entrée de Mme Holt à la législature en déclenchant rapidement une élection complémentaire à la suite de l’éventuelle démission de Denis Landry.

Cette hésitation ne devrait pas nous surprendre. Les électeurs de deux circonscriptions vacantes de la région de Miramichi ont dû attendre pas moins de dix mois avant d’être à nouveau représentés par un député, une décision que nous avons maintes fois dénoncée en éditorial. Ce même scénario pourrait se répéter dans Bathurst-Est-Népisiguit-Saint-Isidore.

Nous demandons à Blaine Higgs de s’élever au-dessus de la mêlée. Les grands premiers ministres souhaitent faire face à leurs adversaires à l’Assemblée législative. Ils ne laissent pas des intérêts bassement partisans influencer leurs décisions.

La place du chef du Parti libéral est à la législature. Denis Landry l’a compris. Susan Holt et Blaine Higgs doivent tirer cette même conclusion.

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