Une année déjà s’est écoulée depuis que la Russie a envahi l’Ukraine. Des dizaines de milliers de personnes ont perdu la vie, des millions ont dû fuir leur pays et des villes entières ont été rasées. Tout ça, en raison de la folie d’un seul homme, le président russe Vladimir Poutine, sans aucun espoir de paix à l’horizon.

Dans un éditorial publié dans l’Acadie Nouvelle il y a un an presque jour pour jour, le samedi 26 février 2022, nous avons écrit: «À ce point-ci, rien ne fera reculer Vladimir Poutine. L’Ukraine, telle qu’on l’a connue, n’existera plus.»

Si la première phrase est encore véridique aujourd’hui, la deuxième a bien mal vieilli. Les Ukrainiens offrent jour après jour une résistance opiniâtre, sous l’extraordinaire leadership de leur président Volodymyr Zelensky. Résultat: l’armée russe est empêtrée dans une guerre d’attrition dans l’est et le sud de l’Ukraine.

Slava Ukraini signifie gloire à l’Ukraine. Ces mots sont devenus au cours de la dernière année un cri de ralliement pour tous ceux et celles qui appuient cette nation démocratique qui aspire la paix.

De son côté, la machine de propagande russe ne ménage pas ses efforts pour justifier ce qui est encore présenté comme étant une opération spéciale contre un régime prétendument nazi.

Un grand concert a été présenté à Moscou cette semaine. Le régime a paradé sur scène une adolescente ukrainienne qui a dû serrer dans ses bras un soldat russe ayant participé à la «libération» de sa ville rasée sous les bombardements.

Si l’Ukraine est encore debout, c’est en raison du courage indomptable de sa population, mais aussi grâce à l’appui des nations occidentales. L’armée ukrainienne réalise des miracles sur le champ de bataille. Mais si les États-Unis mettent fin à tout appui technique et militaire, ce sera une question de temps avant que les armées russes finissent par submerger ce pays et sans doute ses voisins qui relevaient de l’ancienne sphère d’influence soviétique.

Le Canada et par la bande le Nouveau-Brunswick se sont retrouvés impliqués dans ce conflit. Nous avons accueilli des réfugiés, donné des fonds pour financer l’effort de guerre, imposé des sanctions économiques et distribué des armes, des munitions et de l’équipement, y compris des chars d’assaut de la base de Gagetown, près de Fredericton.

Nous avons collectivement fait notre part. Mais il faudra faire plus. Beaucoup plus.

Les guerres finissent normalement par la défaite militaire décisive de l’un des belligérants, par l’épuisement des nations impliquées ou par un traité de paix. Nous sommes encore loin de voir l’un de ces scénarios se réaliser. Moscou n’est pas prêt à mettre fin à son offensive alors que Kyiv n’acceptera jamais – et avec raison – de déposer les armes devant ce qui est une menace existentielle. 2023 sera donc une année de guerre, comme l’a été 2022.

Vladimir Poutine fait le pari que l’Occident finira par se lasser et lui laisser le champ libre. Il mise, pour y arriver, sur un changement de régime à la Maison-Blanche, avec possiblement le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis l’année prochaine.

Le Canada est un joueur mineur; le Nouveau-Brunswick encore plus. Il est néanmoins important pour chacun de jouer son rôle.

En 2022, le député Dominic Cardy, alors ministre de l’Éducation, s’est rendu en Ukraine pour constater la dévastation causée par l’envahisseur. Il a offert à certains de ses collègues de l’accompagner afin de former une délégation. Tous ont refusé. Malgré la grande médiatisation de ce conflit armé, ces événements restent abstraits pour plusieurs d’entre nous. Il y a un grand danger qu’à la longue, nous finissions par nous désintéresser du sujet au point de devenir indifférents aux souffrances du peuple ukrainien.

Les plus pressés accusent le président Zelensky d’intransigeance et exigent de lui qu’il fasse des compromis. Mais comment pourrait-il négocier quand son vis-à-vis Poutine a expliqué que tout traité de paix devra prévoir la fin de l’Ukraine en tant qu’État indépendant?

Au risque de décevoir ceux qui rêvent de paix, le Canada devra poursuivre et même intensifier son engagement outre-mer. Cela signifie des investissements importants dans notre industrie et notre production militaires afin d’appuyer convenablement notre allié aussi longtemps qu’il le faudra.

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