Les libéraux ne pouvaient rêver d’une meilleure soirée électorale, lundi soir. Ils ont remporté trois victoires décisives qui donneront un nouvel élan à leur parti. Ils en avaient bien besoin. En effet, le plus dur reste à faire.

Le 13 octobre 2022, l’Acadie Nouvelle publiait un éditorial intitulé Accélérer le renouveau du Parti libéral. Nous écrivions alors que les succès futurs de cette formation politique passent «par l’influx de sang neuf dans ses rangs et par la présence de sa leader à l’Assemblée législative». Six mois plus tard, c’est mission accomplie.

Les députés Roger Melanson, Denis Landry et Daniel Guitard ont quitté la politique provinciale. Un député ministrable, Richard Losier, un jeune homme au début de la trentaine, Marco LeBlanc, et la chef Susan Holt ont tous été élus, qui plus est, avec une confortable avance sur leurs adversaires.

Des trois, c’est Susan Holt qui jouait le plus gros. Elle faisait face à un adversaire de qualité dans une région libérale, certes, mais qui n’est pas la sienne.

Une défaite aurait remis en doute sa capacité à mener ses troupes. Comment croire qu’elle aurait pu aider des candidats à remporter la victoire lors des prochaines élections provinciales si elle avait été incapable de se faire élire lors d’une partielle dans un château fort libéral?

Elle a plutôt triomphé de manière sans équivoque, avec près de 1000 voix d’avance sur son plus proche rival. Elle entrera ainsi à l’Assemblée législative par la grande porte.

Mme Holt a de nouveau démontré un réel talent pour faire campagne. Au cours des dernières semaines, elle a été vue en train de faire du porte-à-porte. Elle a participé à un débat des candidats, fait la tournée des foyers de soins et a multiplié les vidéos et les égoportraits avec des électeurs de sa nouvelle circonscription. La formule qui lui a permis de remporter contre toute attente la course à la direction du Parti libéral a été concluante.

Nous lui pardonnons d’avoir soupesé, dans l’euphorie de la victoire, la possibilité d’être à nouveau candidate dans Bathurst-Est-Népisiguit-Saint-Isidore en 2024. Il est clair que ce ne sera pas le cas. Sa place est dans la capitale, là où les libéraux devront impérativement réaliser des gains électoraux en 2024 s’ils veulent défaire le gouvernement Higgs et reprendre le pouvoir.

Pour un chef de parti, avoir un siège à l’Assemblée législative est un avantage extraordinaire. Dans les prochains mois, Susan Holt aura l’occasion de gagner beaucoup en visibilité et en crédibilité.

Elle sera la première à prendre la parole lors des Périodes des questions, elle dirigera son caucus, déterminera les stratégies à adopter au quotidien, forcera les ministres à rendre des comptes lors des comités, répondra régulièrement aux questions des journalistes lors de mêlées de presse, etc.

Bref, elle aura véritablement l’occasion de montrer de quel bois elle se chauffe, avec en tête un objectif prioritaire: s’établir en tant que solution de rechange crédible au premier ministre Blaine Higgs.

Il ne faut pas oublier que les trois victoires libérales de lundi n’ont aucune importance stratégique. L’équilibre des forces reste le même. Le gouvernement Higgs continue de jouir d’une très confortable majorité, avec ses 29 députés, contre 16 pour les libéraux.

De son côté, le Parti vert compte encore sur trois députés. La grande percée rêvée devra attendre. Les victoires morales sont toutefois nombreuses. Cette formation a présenté de bons candidats, a recueilli une part importante du vote et a supplanté le Parti progressiste-conservateur en tant que solution de rechange aux libéraux dans les circonscriptions acadiennes.

Contrairement à la People’s Alliance qui était plutôt devenue une excroissance du gouvernement à la sauce coriste de Blaine Higgs, le Parti vert a gagné une crédibilité en tant que tiers parti, si bien que les troupes de son chef David Coon peuvent espérer des jours meilleurs.

Les verts auront toutefois le défi de partager la scène avec un Parti libéral qui s’est rajeuni et qui a le vent dans les voiles. Le gros du travail reste à être accompli. Susan Holt a toutefois tous les outils en main pour tenter de se démarquer de David Coon et d’éventuellement mettre fin au règne de Blaine Higgs.

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