Blaine Higgs est déterminé à affaiblir la Politique 713 portant sur l’identité de genre dans les écoles. Nous l’exhortons à mettre fin immédiatement à cette révision basée non pas sur le bien-être des élèves LGBTQ+, mais plutôt sur son intolérance et ses convictions rétrogrades.

Les défis ne manquent pas. Nous vivons une crise du logement sans précédent. Plus de

50 000 Néo-Brunswickois sont sans médecin de famille. L’inflation est repartie à la hausse. Pas plus tard que lundi, une étude dont les conclusions ont été publiées dans l’Acadie Nouvelle révélait que le pourcentage de personnes ayant de la difficulté à se nourrir (l’insécurité alimentaire) au Nouveau-Brunswick est l’un des plus élevés au Canada.

Pendant ce temps, le gouvernement Higgs se lance dans un débat émotif et controversé portant sur les droits des élèves LGBTQ+. Pire, il le fait en s’inspirant des méthodes qui ont fait le succès de l’ancien président Donald Trump et du gouverneur de la Floride, Ron DeSantis.

Ces hommes sont adeptes de wedge politics, c’est-à-dire la politique de division. Elle consiste à prendre des positions fortes sur des enjeux sociaux afin de polariser le vote. DeSantis est devenu un politicien d’envergure nationale en se présentant comme un champion de la lutte contre les «wokes», en restreignant l’accès à l’avortement et en adoptant des lois de type Don’t say gay qui interdisent aux enseignants de parler d’homosexualité et d’identité de genre.

Blaine Higgs est un adepte de la politique de division. Il utilise cette stratégie contre les minorités. Les francophones, les Autochtones, les drag queens et maintenant les élèves LGBTQ+ font notamment partie de ses cibles.

À cela s’ajoute le fait que M. Higgs impose des politiques selon ses fixations du moment et au mépris de l’information disponible.

Il a tenté d’abolir l’immersion française et il a rejeté d’un «Data my ass!» un rapport qui vantait les bienfaits du programme. Monarchiste convaincu, il a fermé les écoles de la province le jour des funérailles de la reine. M. Higgs est de plus un conservateur social. C’est ainsi que ce politicien pro-vie refuse que les avortements effectués en dehors des hôpitaux soient remboursés par l’assurance-maladie.

Cela ne signifie pas que le premier ministre assume pleinement ses positions. Au cours d’un point de presse surréel, mardi, il a refusé de dire s’il croyait qu’un enfant naît ou devient homosexuel ou s’il tient compte de l’opinion des personnes homophobes dans le débat entourant la politique 713.

Le premier ministre a cependant été précis sur deux points. Il veut éviter que des femmes transgenres (nées de sexe masculin) jouent dans les équipes de hockey féminin. Il considère de plus que l’école devrait informer les parents aussitôt qu’un élève change son nom et ses pronoms à l’école, même si ce n’est pas ce que désire l’élève.

Nous parlons ici de cas ultra-rares. Si les vestiaires des équipes de hockey scolaire féminin étaient remplis de garçons affirmant être des filles, ça se saurait. Blaine Higgs met de l’avant des exemples hautement hypothétiques dans un souci de consolider sa base derrière lui.

Tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins.

M. Higgs et le ministre de l’Éducation Bill Hogan affirment avoir reçu des centaines de plaintes de parents, d’élèves et d’enseignants contre la Politique 713. Or, le défenseur des droits et des enfants, Kelly Lamrock, a exigé de voir les plaintes en question. Il n’y en a que trois. Deux d’entre elles ont été écrites par des parents qui croient que l’inclusion des enfants LGBTQ+ va à l’encontre de leur foi chrétienne. Une troisième a été rédigée par un conspirationniste d’extrême-droite convaincu que les écoles installent des litières dans les écoles pour accommoder les enfants qui s’identifient comme des chats.

Même si ces centaines de plaintes avaient réellement existé, elles ne justifieraient pas de réviser à la baisse les protections offertes à une population scolaire susceptible d’être victime d’intimidation. Le gouvernement doit protéger les enfants les plus vulnérables et non les offrir en pâture aux intolérants dans les cours d’école où dans l’opinion publique. Il y a des limites à vouloir satisfaire un premier ministre irresponsable qui partage des idées de la droite religieuse américaine.

Nous partageons l’avis du défenseur des enfants et des jeunes, qui a qualifié cette révision de «déficiente et incohérente». Le premier ministre doit y mettre fin. Nous demandons aussi à ses ministres et à sa députation progressiste-conservatrice de faire preuve de courage et de dénoncer publiquement les intentions de leur chef.

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