À bord de sa fourgonnette, Dre Carolyn Train sillonne les routes de la Péninsule acadienne, du Sud-Est et du comté de Kent et traite à domicile les bobos des chevaux. Son expertise est précieuse: elle est la seule vétérinaire privée à se déplacer au nord de Moncton pour soigner des animaux de la ferme.

Nous la retrouvons en pleine action dans l’étable de l’écurie La Vieille Maison, le long de la route 11 à Village-Blanchard, près de Caraquet. À notre arrivée, un bras de fer est engagé avec le fier Riley, qui résiste de ses quatre pattes à son examen dentaire. La vétérinaire décide finalement de lui administrer une seconde dose de tranquillisant pour travailler plus facilement.

Le râpage des dents occupe une bonne partie de la journée de la vétérinaire. – Acadie Nouvelle: Simon Delattre
Le râpage des dents occupe une bonne partie de la journée de la vétérinaire. – Acadie Nouvelle: Simon Delattre

Après avoir lavé la bouche du cheval, Dre Train examine attentivement sa dentition. Solidement campée sur ses genoux, elle se met ensuite à poncer les molaires de Riley à l’aide d’une râpe électrique.

«C’est un peu comme un papier à sabler qui crée une friction pour aplanir les dents, décrit-elle. Les dents des cheveux poussent toute leur vie. Quand elles s’usent, ça forme des pointes qui peuvent causer des blessures à la langue et aux gencives et des problèmes de confort. Certains s’arrêtent de manger et commencent à perdre du poids.»

Pendant ce temps, Emily, technicienne, se charge de rassurer l’animal et de l’immobiliser.

C’est maintenant au tour de Petit Prince, moins imposant et bien plus conciliant. Son stéthoscope posé sur les oreilles, Dre Train écoute les battements de coeur du poney. Elle observe ensuite les pattes à la recherche d’enflures et de blessures et étudie sa démarche pour détecter d’éventuelles douleurs.

Dre Train s’emploie à rassurer et apprivoiser les chevaux qu’elle examine. – Acadie Nouvelle: Simon Delattre
Dre Train s’emploie à rassurer et apprivoiser les chevaux qu’elle examine. – Acadie Nouvelle: Simon Delattre

«Les chevaux, il faut les connaître pour être en sécurité, commente la professionnelle. Certains peuvent être très lourds et très peureux. Si on est nerveux, l’animal le sera aussi. Je dois m’assurer d’être accompagnée d’une technicienne qui connaît bien les chevaux, qui sait les lire et prédire leurs réactions.»

Au total, 17 bêtes subiront un examen de routine et un entretien dentaire. Impossible de les traiter tous en une journée, l’équipe passera la nuit à Caraquet. D’ici quelques semaines, Dre Train sera de retour dans la région pour prendre soin des animaux du Village historique acadien.

Cofondatrice de la clinique Figue & Pepper, basée à Saint-Antoine, elle s’est spécialisée dans les soins à domicile de grands animaux. Cela l’oblige à passer une grande partie de l’été sur la route, multipliant les séances de vaccination et les examens dentaires.

Ce mode de fonctionnement lui sied parfaitement.

«Je peux bâtir une meilleure relation avec les propriétaires, c’est plus personnel et on passe plus de temps face à face, explique la vétérinaire. Et puis les animaux sont plus à l’aise dans leur environnement. J’aime aussi devoir résoudre des problèmes parce ce qu’il faut s’adapter avec l’équipement qu’on a sous la main.»

Dans le coffre sa fourgonnette se trouvent des médicaments en grande quantité, de l’équipement de radiographie et d’échographie et un endoscope, utilisé pour détecter des ulcères dans les entrailles de l’animal.

«Nous avons presque tout le bureau là-dedans, souligne Lisa, son assistante. Ce qu’on ne peut pas faire, ce sont les opérations. Il faut aller à l’Île-du-Prince-Édouard qui a une clinique spécialisée pour ça.»

Lisa, assistante vétérinaire, amadoue Silver à grand renfort de gâteries. – Acadie Nouvelle: Simon Delattre

Les tests sanguins et fécaux sont réalisés à Saint-Antoine grâce aux échantillons récupérés sur le terrain. La clinique intervient également en cas d’urgence, qu’il s’agisse d’une blessure, d’une colique ou d’un accouchement.

«Notre ligne est ouverte 24h sur 24, nous travaillons avec une vétérinaire basée à Bathurst qui peut intervenir plus rapidement», indique Lisa.

Cette disponibilité s’avère souvent indispensable pour les propriétaires de grands animaux du nord de la province, où l’accès aux services vétérinaires est très restreint.

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