De la frilosité des organismes acadiens
Il faut se demander pourquoi autant d’organismes de la communauté acadienne sont si réticents à appuyer la démarche citoyenne visant à changer le nom de l’Université de Moncton. Serait-ce cette dépendance financière de la SANB et de la SNA envers le gouvernement fédéral?
Nous savons que ce gouvernement a horreur de tout débat de société à saveur nationaliste acadienne ou québécoise. Il s’agit encore d’une forme d’autocensure par ces organismes qui sont censés représenter le peuple acadien. Il est assez scandaleux de lire dans l’Acadie Nouvelle que la Société nationale de l’Acadie va même aller jusqu’à appuyer le conseil des gouverneurs de l’université s’il décide de maintenir le nom du génocidaire Robert Monckton.
Et que dire de l’association des étudiants-es de l’université qui fait preuve d’une nonchalance surprenante par rapport à ce débat de société. La plupart des jeunes ne connaissent pas leur histoire acadienne et s’y intéressent très peu.
Pourtant, une connaissance de l’histoire acadienne est indispensable à la construction d’une identité individuelle et collective. Cela augure mal pour l’avenir lorsque nos jeunes s’anglicisent de plus en plus et ne reconnaissent pas l’importance de s’identifier à la nation acadienne et à son histoire.
Comme l’a fait Frédérick Dion dans ce journal, il faut déplorer la réticence des organismes de la communauté acadienne à appuyer ce changement de nom.
Pour la SANB et la SNA, le fait de demander à nouveau des débats publics sans fin est une façon de noyer le poisson.
Évitons le piège du consensus, car il est clair que cette décision ne fait pas l’unanimité et devra faire l’objet de «la dictature de la démocratie».
Je crois que la très grande majorité de la population acadienne et francophone est prête depuis longtemps pour ce changement.
Finis les grands débats, la conjoncture est propice et le temps est à l’action.
Michel Goudreau
Pointe-à-la-Croix
Gaspésie acadienne