C’est quoi une vraie urgence?

Je ne sais même plus ce que ça prend pour avoir le droit de se rendre à l’urgence sans se demander si notre condition justifie notre présence là. C’est fou de se sentir comme ça!

Depuis près de trois ans, on nous radote la même chose: «Ne vous rendez pas aux urgences à moins que ça soit une vraie urgence!»
C’est quoi une vraie urgence?

Ne plus pouvoir respirer, avoir une douleur à la poitrine, avoir une température élevée, avoir peut-être le cancer, avoir des idées suicidaires, être victime d’un viol ou d’une agression?

Plusieurs de ces cas sont retournés à la maison, donc je présume qu’ils ne sont pas considérés urgents par le système de santé. Faut-il seulement se rendre à l’urgence afin de ne plus y ressortir, car la chance de survie est inexistante? Dans ce cas, je préfère mourir seule chez moi.

Je comprends que les gens décident de rester dans leur douleur à la maison, car c’est de plus en plus difficile de définir le mot urgence.

Gisèle Breau
Pointe-Brûlée, Shippagan