Pas moins de neuf porte-couleurs des Matadors qui ont récemment renmporté le Championnat provincial de l'ASINB évolueront dans les niveaux collégiaux ou universitaires en 2023. - Gracieuseté: Marc LeBlanc, Matadors de Mathieu-Martin
Les joueurs de football scolaire du N.-B. attirent l’attention au Québec
Les trois écoles du Nouveau-Brunswick qui opèrent un programme de football interscolaire sont de plus en plus scrutées à la loupe par les universités canadiennes et les cégeps du Québec. La preuve, ils seront près d’une vingtaine de joueurs à y faire le saut dès cet automne.
Les Matadors de l’école Mathieu-Martin de Dieppe, forts de leur récente conquête du Championnat provincial de l’Association sportive interscolaire (ASINB), pourraient en avoir à eux seuls pas moins de neuf.
Ainsi, Caleb MacNeil, Rémi Nadeau, Vincent Breau et Daniel Belliveau-Boucher ont déjà été confirmés avec les Pionniers du cégep de Rimouski, Alec Robinson évoluera pour les Lauréats du cégep de Saint-Hyacinthe, Gabriel Lévesque se joindra aux Ravens de l’Université Carleton à Ottawa, et Finnigan MacDonald portera les couleurs des Axemen de l’Université Acadia.
Deux autres joueurs étudient par ailleurs toujours leurs options, soit Samuel Parent et George Mumbili.
Neuf joueurs, ça pourrait bien être la meilleure moisson jamais enregistrée par le programme des Matadors. Malheureusement, ces statistiques ne sont pas disponibles.
«Je crois que notre approche auprès des jeunes est la bonne, estime l’entraîneur-chef des Matadors Philippe Long. Nous leur apprenons l’importance d’une bonne éthique de travail. Ils font les petites choses correctement et ils sont faciles à diriger.»
Selon Long, MacNeil et Parent sont les deux anciens des Matadors qui pourraient avoir un impact dès cet automne.
«Je crois que Caleb a tout ce qu’il faut pour jouer un rôle important dès sa première saison avec les Pionniers. Quant à Samuel, sa grande vitesse et son intelligence sont ses grandes qualités. S’il décide d’aller dans un cégep, c’est clair qu’il va avoir un impact immédiat. Et s’il va tout de suite dans une université, il a le potentiel pour tenir un rôle important dès ses débuts. C’est une gazelle ce gars-là comme receveur de passe éloigné», raconte l’entraîneur des Matadors.
D’autre part, Long soutient que la manne de 2023 s’annonce toute aussi intéressante pour Mathieu-Martin.
«C’est sûr que les neuf joueurs qui vont faire le saut dans les cégeps et universités seront difficiles à remplacer. Ce sont des gars qui ont eu un très gros impact dans notre championnat. Ceci dit, nous avons un très bon noyau de jeunes. Ils ne demandent qu’à se développer et ils sont prêts à prendre la relève», mentionne Long.
Le receveur de passe et porteur de ballon Cédrick McLaughlin, le quart-arrière David Pellerin et le porteur de ballon Nicholas Cormier-Massiera seront les principaux joueurs que les cégeps et universités voudront convaincre. Et il y en a plusieurs autres.
Les Olympiens de l’école L’Odyssée de Moncton ne sont pas en reste, eux dont six éléments ont déjà fait savoir où ils allaient jouer cet automne.
Par exemple, Julien Athens-Léger se joindra lui aussi aux Axemen d’Acadia, tandis que son frère Alexandre fera partie des Cougars du cégep Champlain de Lennoxville. Son cousin Samuel Athens, de son côté, ira poursuivre son développement avec les Filons du cégep de Thetford-Mines. Braden Taylor va s’aligner avec les Voltigeurs du cégep de Drummondville et Patrick Johnston va évoluer pour les Faucons du cégep de Lévis. Notons aussi que Luc Melanson a accepté l’offre des Tigers de l’Université Dalhousie.
L’entraîneur-chef des Olympiens Alex Mercier laisse toutefois entendre que quelques autres annonces seront effectuées dans les prochaines semaines.
«J’aimerais que ce recrutement massif des équipes de la RSEQ se poursuive. Notre football est de plus en plus pris au sérieux et il serait peut-être bon que les programmes de la RSEQ se dotent de certaines règles de recrutement spécifiques pour notre province», souligne l’entraîneur des Olympiens.
En ce qui concerne les Castors de l’école Sainte-Anne de Fredericton, Kieran MacDonald et Alex Hétu évolueront pour les Pionniers de Rimouski.
Des athlètes en très forte demande
Le moins que l’on puisse dire au sujet de Caleb MacNeil, c’est qu’il avait l’embarras du choix quant à la destination de son nouvel alma mater. Pas moins de 13 cégeps et collèges lui couraient après au Québec. Ce sont finalement les Pionniers du cégep de Rimouski qui lui ont mis le grappin dessus, à la grande joie de l’entraîneur-chef Kevin Nichols.
«Il va définitivement se battre pour se faire rapidement une place, révèle Nichols. C’est un jeune qui possède de belles habiletés et il améliore sans aucun doute notre groupe de receveurs.»
Il faut dire que MacNeil ne demandait qu’à se faire convaincre par les Pionniers. D’abord parce qu’il souhaitait évoluer le plus près possible de la maison, ensuite en raison de la forte présence d’amis dans le vestiaire de la formation rimouskoise.
«Rimouski est l’équipe la plus proche de Dieppe et je voulais que ma famille puisse avoir l’occasion de venir me voir jouer souvent, dit-il. J’ai également grandement aimé ma visite à Rimouski. J’ai adoré la ville qui n’est pas trop grosse. Les entraîneurs des Pionniers ont été super lors de cette visite. Tout ça a fini par me convaincre.»
Il n’empêche que Caleb MacNeil y a mûrement réfléchi avant de prendre une décision finale.
«Il y avait 12 autres cégeps (ou collèges) du Québec qui m’ont approché et la décision a été difficile. À Rimouski, on m’a fait savoir que j’allais jouer un rôle important dès ma première saison. J’étais utilisé comme receveur éloigné avec les Matadors, mais ici ils veulent me faire jouer comme receveur rapproché. J’ai vu quelques vidéos pour avoir une idée du niveau de jeu et j’ai vraiment hâte de commencer», confie l’athlète de 5 pieds 10 pouces et 170 livres.
Étrangement, malgré sa popularité auprès des cégeps et des collèges, aucune université ne lui a fait de l’œil. MacNeil n’en fait aucun cas.
«Ma décision était prise depuis longtemps. Je voulais jouer au niveau collégial afin de me donner une chance de me développer un peu plus physiquement. Je n’avais pas le goût de me retrouver dans une université où je n’aurais aussi bien-dire pas joué lors des deux premières saisons. Et puis, je n’ai peut-être pas fini de grandir. En tout cas, je l’espère», mentionne-t-il.
Kevin Nichols ne tarit également pas d’éloges à l’endroit des autres Néo-Brunswickois qui se joindront au club.
«Vincent Breau est un grand bonhomme qui pourrait lui aussi rapidement mériter un poste régulier, note-t-il. En fait, les six nouveaux gars du Nouveau-Brunswick vont tous se battre pour une place régulière. Alex Hétu et Kieran MacDonald, qui nous viennent tous deux des Castors, sont deux autres très bons joueurs. Et nous aimons aussi les chances de Daniel Belliveau-Boucher et Rémi Nadeau. Ce dernier démontre une très belle intensité sur le terrain.»
Le pilote des Pionniers aime tellement les joueurs du Nouveau-Brunswick que l’équipe a récemment procédé à l’embauche d’un recruteur pour zieuter le talent de la province. Il s’agit d’un bonhomme bien connu des amateurs de football d’ici puisqu’il s’agit de Jonathan Diodati. C’est d’ailleurs la première fois qu’une formation collégiale du Québec se dote d’un recruteur dans la province voisine.
«Nous sommes vraiment contents de compter sur Jonathan, indique Nichols. Nous nous sommes coupé l’herbe sous les pieds l’an dernier sur certains joueurs. Les Pionniers ont été le premier cégep à s’intéresser aux joueurs du Nouveau-Brunswick, mais de plus en plus de cégeps se rendent désormais compte qu’il y a beaucoup de talent au sein des trois programmes francophones. Avec Jonathan, il va non seulement suivre les trois programmes francophones, mais également les autres joueurs de langue française qui évoluent dans des programmes anglophones.»