Caroline Gagnon (à gauche), que l’on voit en action lors des derniers Jeux d’été du Canada, en août dernier à Niagara, a pour principal objectif de briser la marque des neuf secondes au 60m haies. - Gracieuseté: Fran Harris
Caroline Gagnon a envie d’un chrono dans les huit secondes
En 2014, à sa toute première compétition d’importance à vie, Caroline Gagnon, alors âgée de 13 ans, a pris le cinquième échelon dans l’épreuve du 400m aux Jeux de l’Acadie présentés à Bathurst. Elle s’en souvient très bien et elle est la première à admettre qu’elle ne se voyait pas parmi l’élite nationale neuf ans plus tard.
Et pourtant, la voilà en Saskatchewan, où débutent jeudi les Championnats canadiens universitaires d’athlétisme en salle au Saskatoon Field House.
La sprinteuse de 21 ans prend part au 60m haies, une épreuve dans laquelle elle figure au 31e rang sur l’échiquier canadien dans la dernière saison universitaire.
Il y a près de deux semaines, la jeune femme de Moncton a enregistré un rare chrono de 9 secondes, un record personnel, aux Championnats du Sport universitaire de l’Atlantique.
Un chrono rare parce qu’au cours des 15 dernières années, en dépit de plusieurs centaines de résultats annuellement à travers le pays, seulement quatre filles sont parvenues à arrêter le chronomètre à exactement neuf secondes. Ces quatre filles sont la Manitobaine Amy Graceffo, en 2015, la Québécoise Maude Léveillé, en 2016, la Britanno-Colombienne Jasneet Nijar, en 2019, et bien sûr elle-même.
L’anecdote l’a bien fait rire, surtout que les chances qu’elle puisse à nouveau réaliser un tel temps sont aussi bien dire nulles.
Ceci dit, Caroline Gagnon s’est présentée à Saskatoon avec la ferme intention de briser les neuf secondes. En fait, c’est son principal objectif.
«Je crois que mes chances sont très bonnes, dit-elle. La majorité des filles qui sont ici sont plus rapides que moi, alors ça devrait m’aider à mieux courir.»
«Je sais que c’est seulement un chiffre, mais courir sous la barre des neuf secondes représente beaucoup à mes yeux. Ça me dit que je fais vraiment partie de l’élite. C’est drôle, parce que je me souviens très bien qu’à une autre époque je visais de briser un jour les 10 secondes», raconte-t-elle.
Comme l’épreuve du 60 m haies n’a lieu que vendredi, Caroline Gagnon va prendre les choses un peu plus calmement ce mercredi. Au menu, de la relaxation.
«Nous sommes arrivés lundi et j’ai pu me dégourdir les jambes un petit peu en soirée. Hier (mardi), nous avons eu un très bon entraînement et ça m’a permis, entre autres, de me familiariser avec les blocs de départ. Les gens ne savent pas, mais les blocs sont tous différents d’une piste à l’autre. Aujourd’hui (mercredi), je vais (me) relaxer. C’est important de ne pas trop en faire. Demain matin (jeudi), je vais me délier un peu les jambes, mais pas plus. Je veux conserver le plus d’énergie possible pour vendredi», confie-t-elle.
Caroline Gagnon avoue que son cœur palpite un peu plus rapidement que d’habitude, mais sans plus.
«Je me sens très bien même si je suis un peu nerveuse. C’est normal avant une telle compétition. Vendredi, je veux sortir des blocs le plus rapidement possible et accélérer de haie en haie. J’irais même jusqu’à dire qu’un chrono de 8s95 est possible. Je me suis entraînée toute la saison pour atteindre mon sommet cette semaine. Et puis, ça adonne que la piste est vraiment rapide», termine la coureuse de 5 pieds 4 pouces.
Max Mazerolle rêve à 4600 points
Max Mazerolle a des objectifs précis pour les Championnats canadiens universitaires d’athlétisme en salle qui prennent leur envol jeudi. L’athlète de Cocagne veut simplement franchir le cap des 4600 points.
Oubliez un podium, voire un top-10. Il n’est pas aveugle, il connaît déjà ses adversaires et il sait très bien que les 13 meilleurs athlètes universitaires au pays flirtent tous, plus ou moins avec les 5000 points. Mazerolle, lui, occupe le 18e rang sur l’échiquier canadien.
«C’est ridicule à quel point le tableau masculin de l’heptathlon est fort cette année, s’exclame le jeune homme de 20 ans. Moi, je me présente ici avec l’idée de batailler contre moi-même. Je veux briser ma marque personnelle de 4497 points, mais j’aimerais surtout améliorer le record de l’Université de Moncton. Je pense que c’est très réaliste de penser que je peux réussir 4600 points.»
Le record des Aigles Bleus appartient depuis 2018 au Néo-Écossais Jean-Luc Bastarache. Il avait alors réalisé 4569 points.
Mazerolle dit se trouver dans une forme resplendissante. Il a aussi eu l’occasion de tester la piste du Saskatoon Field House, mardi.
«C’est une piste avec un revêtement Mondo qui est très rapide, confie-t-il. C’est la même surface qu’au Ceps, mais en meilleure condition.»
«Cet après-midi (mercredi), je vais aller me délier les jambes. En fait, je vais surtout aller travailler sur quelques petits détails dans une ou deux épreuves. Je pense au saut en hauteur et au lancer du poids. Ça va être tout de même un petit échauffement. Il s’agit juste de bouger un peu le corps avant le début de la compétition, jeudi», révèle celui qui a été choisi l’athlète par excellence des deux derniers Championnats du Sport universitaire de l’Atlantique.
Notons par ailleurs que U Sports va honorer jeudi matin ses athlètes les plus méritants en athlétisme pour la saison 2023.
Deux athlètes de l’U de M sont en nomination, soit Samuel Bourque pour le prix de l’athlète par excellence de l’année sur la pelouse, de même qu’Alain Lavoie pour le prix de l’étudiant-athlète et service communautaire. Bourque, qui est le troisième membre du Bleu et Or présents aux Championnats canadiens, est un candidat sérieux pour une médaille au lancer du poids.