À une certaine époque, Danik Bossé rêvait d’une carrière dans le hockey. C’était avant que le destin, via deux blessures importantes, ne le pousse vers de nouveaux horizons. Désormais culturiste, le jeune colosse de Kedgwick n’a probablement pas fini de nous ébahir puisqu’il vient de tout rafler au très réputé Fitlog Classic de Québec.

Un exploit d’autant plus spectaculaire que Bossé, qui a célébré ses 23 ans le 15 mai, en était à une première compétition à vie.

Bossé a triomphé trois fois plutôt qu’une, soit dans les catégories physique classique junior et physique classique C, de même que dans la catégorie ouverte.

Des résultats qui lui ont d’ailleurs permis d’obtenir un laissez-passer pour l’Open international Pro Qualifier de Toronto, le 3 juin.

«Je crois que je viens de trouver mon chemin, confie-t-il. En tout cas, ces victoires me disent que je suis à ma place dans ce sport. C’est une bonne source de motivation pour continuer à travailler fort.»

«Je vais maintenant me rendre à Toronto, où je vais affronter les meilleurs culturistes amateurs du pays. Je ne m’impose cependant pas de pression. Même si plusieurs personnes à Québec m’ont dit beaucoup de belles choses et que mon potentiel était énorme, je demeure un débutant. C’est important de rester terre-à-terre. À Toronto, je veux juste bien faire et voir où je me situe comparé aux autres», mentionne l’athlète de 5 pieds 11 pouces qui, en temps normal, fait osciller le pèse-personne à 245 livres, mais qui compétitionne toutefois à 212 livres.

Danik Bossé estime que sa grande force en culturisme est sa discipline. Il souligne ainsi l’importance d’être discipliné vis-à-vis des repas, qui sont beaucoup plus compliqués que les gens peuvent s’imaginer, des entraînements, des sessions de cardio, etc.

«Par exemple, je vais au gymnase faire mon cardio chaque matin à 5h, avant de me rendre à l’université, où j’étudie en éducation physique. Ça demande beaucoup de sacrifices. Je ne compte plus les soupers de famille que j’ai raté», raconte-t-il.

À moyen terme, Danik Bossé souhaite faire le saut chez les professionnels. Il aimerait y arriver d’ici deux ans.

«C’est l’objectif, révèle-t-il. En passant chez les pros, ça me permettrait de compétitionner à 222 livres, soit 10 livres de plus que chez les amateurs. Je pourrais ainsi ajouter plus de masse musculaire à mon corps. Les professionnels ont également plus de facilité à obtenir la reconnaissance, particulièrement au niveau des commandites.»

Un seul autre Néo-Brunswickois a pris part au Fitlog Classic. Il s’agit de Chris McNeil, de Miramichi, qui a terminé en troisième position dans la catégorie physique classique C.

La malchance

Les aléas de la vie nous mènent parfois dans des directions jamais imaginées. Parlez-en à Danik Bossé, il en sait quelque chose.

L’histoire débute pendant l’été 2017, alors que l’Acadien de Kedgwick, alors âgé de 17 ans, vient de compléter une modeste saison de six buts et neuf passes en 27 duels avec les Rivermen de Miramichi au niveau AAA M18. Il a aussi pris part à une partie des Commandos de Dieppe, dans la LHM, comme joueur affilié.

Le Blizzard d’Edmundston, qui vient tout juste de remplacer les Commandos dans le circuit junior A des Maritimes, fait de Bossé son choix de sixième tour, le 62e au total.

Pour être plus fort, le chétif attaquant de 5 pieds 11 pouces et 152 livres bûche comme un bon à lever des poids dans le gymnase. Au fil des semaines, il ajoute une trentaine de livres de muscles à sa charpente.

Au camp, les choses vont plutôt bien et il est toujours là 24 heures avant les derniers retranchements. Malheureusement, il se déchire le ligament du genou gauche à l’entraînement et il s’en retourne donc à la maison, malheureux comme les pierres.

Aussitôt qu’il est en mesure de reprendre l’action, il s’en va rejoindre un autre club qui vient à peine de déménager, cette fois-ci le Moose du Nord, après plusieurs années à Miramichi.

Il n’a le temps de disputer que neuf rencontres, où il accumule l’intéressant total de neuf points (5-4), quand il est victime d’une sévère commotion cérébrale. Le voilà de retour à la maison et cette fois-ci pour plus longtemps.

«J’ai passé cinq mois enfermé dans ma chambre avec des lunettes de soleil, mentionne-t-il. J’ai alors compris que ma carrière dans le hockey était terminée. J’ai d’ailleurs encore des séquelles de cette blessure. J’ai par exemple beaucoup de mal à supporter les gros bruits, ou la lumière forte.»

Heureusement pour lui, avant que la malchance ne vienne lui pourrir son quotidien, la piqûre de l’entraînement l’avait déjà gagnée.

C’est donc naturellement qu’il s’en est retourné dans le gymnase une fois qu’il a été suffisamment remis de sa commotion cérébrale.

«En prenant 30 livres en quelques mois, j’avais bien vu que j’avais une bonne génétique pour prendre de la masse musculaire. Comme j’étais déjà en amour avec le gymnase, j’ai donc commencé à m’intéresser au culturisme», affirme-t-il.

«Je veux maintenant me rendre le plus loin que je pourrai dans ce sport. Je n’ai que 23 ans, alors je sais que le meilleur est devant moi. Je ne suis même pas proche d’avoir atteint mon apogée», ajoute-t-il.

En 2013-2014, Danik Bossé a porté les couleurs des Bulls du Nord-Ouest dans le Circuit M15 AAA. Et parmi ses coéquipiers, on retrouvait, entre autres, Mika Cyr, Denis Toner, Adam McCormick, Alex Lavoie et Pascal Valcourt.

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